Voici une nouvelle livraison de Roger Dachez et d’Alain Bauer : Lexique des Symboles Maçonniques, Editions PUF dans la collection Que Sais-je ? n°3979.
Au travers de 126 pages les auteurs nous livrent une approche synthétique sur près de 200 symboles. Ouvrage utile pour tous de l’Apprenti au Maître.
Voici les premières lignes de l’introduction :
« Ici, tout est symbole… » Telle est l’une des formules les plus souvent entendues dans les loges maçonniques. Autant dire que rien, ou presque, n’est insignifiant dans la décoration, l’agencement, la disposition d’une loge maçonnique, tout comme dans les décors dont se revêtent les francs-maçons ou les termes utilisés dans les rituels. Ainsi la franc-maçonnerie offre à des adeptes un univers de signes matériels ou sonores, de figures, d’objets ou de mots, qui sont tous dotés d’un sens moral ou spirituel.
« Il convient ici de dissiper une erreur commune : il y aurait des symboles spécifiques, particuliers au monde des loges et produits exclusivement à l’usage des francs-maçons. En réalité, rien n’est plus faux. La plupart des symboles dits « maçonniques » – sinon presque tous – proviennent de sources diverses, souvent fort anciennes dans la culture occidentale, et surtout étrangères au monde des guildes ouvrières et des corporations artisanales.
« Au-delà d’un prétendu « enseignement secret » des bâtisseurs, il faut donc rappeler qu’il y a eu, tout au long du Moyen Age, une théologie symbolique gravée dans la pierre de presque tous les édifices religieux car il existait alors une grille d’interprétation de l’Écriture sainte : la pensée typologique, laquelle n’était, dans son principe, que l’application du symbolisme à l’histoire. Cette pensée a laissé en héritage, comme l’ont montré depuis longtemps les toujours passionnantes études d’Émile Mâle, une véritable Bible de pierre dont les innombrables figures sculptées, en un temps où presque personne ne savait lire, répondaient à des normes précises laissant peu de place à la fantaisie des artistes et reposaient sur une analyse à la fois pénétrante, fidèle et didactique de la doctrine chrétienne dont les églises, et plus encore les cathédrales, devaient être des livres ouverts. Dans ce maquis de symboles les triangles, par exemple, abondaient pour renvoyer à la Trinité, tandis que parmi les attributs traditionnels des saints, permettant de les identifier à coup sûr, on pouvait notamment reconnaitre fréquemment l’équerre (Jacques le Mineur, Matthieu, Thomas l’Apôtre, Joseph le Charpentier). »